Cryptomonnaies : explications, feedbacks et conseils un an après

Par , Le 23 janvier 2022 (Temps de lecture estimé : 24 min)

Il y a bientôt un an et demi, je me mettais enfin aux cryptomonnaies. Sujet traité par les médias de façon souvent péjorative, les milliards de dollars d’échanges quotidiens et les opportunités que ce marché offre méritent pourtant que chacun s’y intéresse.

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Si le terme cryptomonnaie se démocratise de plus en plus, il reste perçu par la majorité des gens comme un truc de geek, un moyen de financer les arnaques et le terrorisme, ou un obscur effet de mode. Pourtant, la technologie sur laquelle reposent les cryptomonnaies (la blockchain) est une invention aussi majeure qu’a pu l’être Internet.

En ce qui me concerne, je me suis intéressé au Bitcoin dès ses premières émules en 2010, alors qu’il n’avait que deux ans. À l’époque j’ai hésité à mettre un billet de 300 € dessus, mais habitué à être perçu comme le gars aux idées bizarre et manquant à cette époque de confiance en moi, j’ai finalement écarté cette idée. À mon grand regret aujourd’hui. Depuis, l’écosystème des cryptomonnaies a profondément évolué et de nombreuses autres cryptomonnaies (altcoins , ou alts comme on dit dans le jargon) ont fait leur apparition. Et puis il y a bientôt un an et demi, je me suis enfin décidé à m’y intéresser de plus près. Après une phase de documentation et d’auto-formation pendant deux mois, je saute le pas pour investir dedans. Presque un an et demi plus tard, je te propose de faire le point sur ce que j’en retiens, puis de te proposer quelques conseils si tu souhaites débuter.

Une précision pour les plus expérimentés : cet article se veut proposer une première approche à destination des néophytes. À cet effet, je ne ferai que survoler le sujet qui, évidemment, est bien plus vaste et complexe.

Mais d’abord, c’est quoi une cryptomonnaie ?

La blockchain est la technologie sur laquelle reposent les cryptomonnaies. Mais derrière ce terme barbare se cache une explication parfois un peu technique. Alors plutôt qu’un long discours, je te propose une vidéo qui t’expliquera le sujet simplement.

Bien entendu, il s’agit là d’une explication simplifiée et les opérations indiquées ici comme exemple se déroulent de façon automatisée en un lap de temps très court. Par ailleurs, la blockchain n’est pas qu’un moyen de transmettre de l’argent, mais peut aussi être un moyen de transmettre (ou conserver) des informations et des documents, de façon transparente, sécurisée et infalsifiable.

Investir dans des innovations technologiques

Ainsi la blockchain peut-elle répondre à de nombreux enjeux économiques, industriels et numériques. À titre d’exemples, je te cite ici deux projets que j’apprécie particulièrement pour leurs dimensions innovantes :

  • VeChain ($VET pour les intimes) est une blockchain dont l’objectif est d’améliorer la chaîne d’approvisionnement, le contrôle logistique et l’authenticité des produits. Il s’agit donc de faciliter la circulation de ces informations de façon transparente et beaucoup plus rapide. Ce projet est capitalisé à hauteur de plus de 4 milliards d’euros à l’heure où j’écris ces lignes. Excusez du peu. Il faut dire que ce n’est pas un petit nouveau dans le monde de la blockchain et des cryptomonnaies, puisque cette cryptomonnaie a fait ses débuts en 2018 (autant dire une éternité, dans cet univers).
  • Galeon ($GALEON pour les intimes), c’est mon petit coup de coeur du moment. Le projet est ambitieux, puisqu’il s’agit de relier le monde de la santé à la blockchain. Projet français de surcroît, il est en préparation depuis 2017 avec à sa tête des personnes du monde de l’informatique et du monde médical. La mission que s’est donnée Galeon est de permettre le partage des données médicales de façon anonyme et sécurisée, afin d’améliorer la prise en charge des patients au travers des hôpitaux de France. Les participants sont récompensés en $GALEON qu’ils pourront convertir en d’autres monnaies ou cryptomonnaies. Participer au lancement de cette cryptomonnaie (qui sera échangeable d’ici un ou deux mois) sert alors à financer le projet, en bénéficiant de $GALEON en retour. Faire un x100 en trois ans sur ma mise me semble tout à fait réaliste (attention, ceci n’est pas un conseil financier). Pour en savoir plus, c’est par ici.

Tu l’auras peut-être compris, les cryptomonnaies sont une façon d’investir sur des projets comme on le ferait avec la bourse. La différence ici étant que c’est accessible à tout le monde.

Mais pas que…

Mais attention, il n’y a pas que des projets sérieux. Il y a aussi des projets qui sont des arnaques, ainsi que des cryptomonnaies conçues juste… pour se marrer. Le Doge en est un exemple. Issue d’un meme, cette cryptomonnaie subit souvent les déclarations d’Elon Musk qui, sur de simples tweets, fait autant grimper que descendre son cours. Après la première déclaration d’Elon Musk au sujet du $DOGE en 2020, son cours a pris 69 000 % (oui, soixante-neuf mille pour cent) avant de redescendre de 76 % (ce qui le place quand même 5690 % plus haut que le prix qu’il avait quelques mois plus tôt). Concrètement, cela signifie que celui qui avait mis 100 $ s’est retrouvé en quelques mois avec 69 000 $ (en espérant pour lui qu’il les ait vendus avant que ça ne redescende). Le cas du Doge est évidemment une exception, bien que de telles performances arrivent encore, mais sur des échelles bien plus longues. En revanche, avoir des performances de quelques milliers de pour cent sur une à deux années est chose courante, en retenant toutefois bien que tant qu’on n’a rien vendu, on n’a rien gagné et donc le cours peut redescendre. C’est donc un risque à prendre en compte : la volatilité. Autant te dire que ça te force à développer une certaine gestion du stress.

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L’image ci-dessus résume toutefois bien la dimension ordinaire de cette volatilité dans l’univers des cryptomonnaies. En ce qui me concerne, j’ai déjà détenu des cryptomonnaies dont le cours a doublé avant d’être divisé par trois, pour ensuite revenir à un prix plus élevé que lors de ma mise initiale.

L’utilisation d’un exchange

Alors tout d’abord, cet article se voulant être une entrée en matière du sujet, sache qu’il n’y a pas que les exchanges pour obtenir, échanger et trader des cryptomonnaies. Toutefois, ce n’est pas le sujet, aussi me contenterai-je de te présenter la porte d’entrée que j’ai moi-même empruntée et que je continue d’utiliser (bien que je me sois diversifié) : les exchanges. Il s’agit de plateforme au travers desquelles tu vas pouvoir déposer des euros par virement ou par carte bancaire, pour ensuite acheter des cryptomonnaies. Il y a le Bitcoin, certes, mais aussi toutes les autres.

Une fois ces premières cryptomonnaies achetées, deux possibilités pour commencer (car ce ne sont pas les seules, mais chaque chose en son temps) :

  1. Prendre ça comme un placement sur le long terme (ça monte, ça descend, mais ça finit jusque là toujours par remonter plus haut) et ne pas s’en soucier pendant quelques années. C’est une bonne approche et après tout, ce qui sera gagné sera toujours ça de pris. Dans le jargon, on parle de hold (tenir, détenir).
  2. Vouloir maximiser les gains et chercher à acheter lors des baisses et vendre lors des hausses (non, on n’achète pas pendant les hausses). Ça demande du travail, de l’auto-formation, de l’observation, de la discipline, mais  ça peut vraiment valoir le coup. C’est ce qu’on appelle du trading (les shorters, je vous vois, mais je vous rappelle que cet article s’adresse aux néophytes ).

Pour ma part, au bout de six mois d’expérience j’ai fait le choix de la diversitifcation : une partie de ma stratégie est basée sur l’option 1, une autre partie est basée sur l’option 2 et d’autres possibilités (qui ne seront pas présentées dans cet article).

Des exchanges, de nos jours il y en a partout. Des biens, des moins bien, des pas chers, des que c’est-une-galère-dès-que-tu-veux-retirer-de-l’argent. Bref, pour le néophyte c’est un peu la jungle. D’entrée, oublie eToro, c’est de la daube. Si tu ne dois en choisir qu’un, je te propose de t’orienter vers Binance : très ergonomique et très ludique. Tu y trouveras un très large choix de cryptos et de solutions pour mieux les rentabiliser si tu es hold. Les outils de trading sont parfois quelques peu limités, mais ça fait très bien le job pour commencer. C’est le géants du secteur il a récemment été approuvé par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF).

Les cryptos les plus courantes sont présentes sur cette plateforme. Pour ma part je me sers aussi d’autres plateformes, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. Donc en fonction de ce que j’ai à faire, je privilégie l’une ou l’autre. Mais on peut se contenter de Binance pour commencer (c’est ce que j’ai fait pendant longtemps). Au passage, voici un excellent tutoriel pour apprendre se servir de Binance (à regarder uniquement si tu décides de t’y mettre) :

Une fois tes cryptomonnaies achetées, tu peux les laisser sur ton compte d’exchange si tu souhaites faire du trading et/ou du stacking (placement avec rendement). Tu peux aussi les envoyer vers ce qu’on appel à un wallet (portefeuille crypto numérique hébergé dans la blockchain) si tu désires les conserver sur du long terme. Et pour le wallet, ça se passe par là :

Les NFT

Impossible de faire un article sur la découverte de la blockchain et des cryptomonnaies sans parler des NFT. Mais plutôt que de répéter ce que d’autres ont déjà dit cent fois, je continue en te proposant une vidéo de plus (promis, c’est la dernière) :

Pour les curieux : le compte Twitter RD04 Da NFT Punk publie beaucoup d’actualités relatives aux NFT et nourrira certainement ta curiosité.

Cassage de gueule des idées reçues

Le Bitcoin, c’est l’outil des arnaqueurs

Alors les blagues les meilleures étant les plus courtes, la réponse le sera tout autant : la monnaie fiduciaire aussi ! Bref, rien de nouveau sous le soleil. Certains arguent malgré tout que les cryptomonnaies facilitent l’impossibilité de tracer l’argent et donc favorisent les arnaques, sauf que cela est faux, comme tu le verras un petit peu plus loin. Quant aux arnaques aux fausses cryptomonnaies ou encore les gens qui mettent leur argent dans des projets de cryptos moisies sans réfléchir, ce n’est pas de la faute à la technologie de la blockchain. Uniquement celle des arnaqueurs et de l’inconscience des crédules. Il faut voir les cryptomonnaies et la blockchain comme des outils : on a pas arrêté de se servir du marteau le jour où un cinglé a défoncé le crâne de son voisin avec le sien.

Terrorisme

Relire le point précédent (inutile de se répéter pour rien).

Blanchiment d’argent

Cette idée reçue là mérite par contre qu’on s’y attarde un peu. De prime abord, il est en effet tentant de penser que le Bitcoin peut faciliter le blanchiment d’argent. En effet, d’aucuns diraient que les cryptomonnaies sont anonymes. Or, cela n’est pas tout à fait exact. Les cryptomonnaies sont pseudonymes, pour être précis. Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? Et bien déjà, quand tu passes par un service tiers pour obtenir des cryptomonnaies, tu dois nécessairement montrer patte blanche : on te demande une preuve de ton identité, sans quoi, nada. Et l’ouverture de ce compte est signalé aux services des impôts. Si tu utilises ce qu’on appelle un wallet, là effectivement ce n’est pas souvent le cas.

Sauf qu’il n’y a rien de plus traçable qu’une cryptomonnaie et on peut suivre en ligne le circuit de chaque unité, même si on ne sait pas forcément qui se trouve derrière un wallet. Statistiquement, une unité de cryptomonnaie a de très fortes chances de passer entre les mains d’une personne dont l’identité est déclarée. Dès lors, il devient très facile pour les services fiscaux et autres brigades financières de remonter la piste.

Un chiffre pour tuer une bonne fois pour toutes cette idée reçue : d’après Europol, sur la totalité de l’argent blanchi dans le monde chaque année, on estime que seulement 4% de celui-ci le serait par le moyen des cryptomonnaies. La part du lion revient donc aux monnaies fiduciaires, avec les 96 % restant. CQFD.

Les cryptomonnaies, ce n’est pas écolo

Ce sujet est plus délicat. Si on s’en tient stricto sensu à la consommation électrique des mineurs (des fermes de serveurs informatiques calculant et débloquant de nouvelles unités de cryptomonnaies), il y a effectivement de quoi rester dubitatif sur le bilan carbone de nombreuses cryptos. Cela tend toutefois à s’améliorer avec les cryptomonnaies plus récentes (rappelons que le Bitcoin a déjà dix ans, autant dire que c’est un dinosaure dans le monde du web).

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Je ne parle pas de ces mineurs là, évidemment.

Mais analysons la question sous un autre angle : le but des mineurs de cryptomonnaies est d’être les plus rentables possible. Aussi ont-ils tout intérêt à s’orienter vers les énergies les moins coûteuses. Parmi celles-ci, on trouve l’éolien ou plus largement, la plupart des énergies renouvelables (pour peu que tu crois en ces énergies, ce qui n’est pas mon cas). L’un des problèmes de ces dernières, c’est qu’elles ne fonctionnent pas forcément quand on le souhaite, tandis que les cryptos – elles – tournent H24. Ainsi les mineurs de cryptomonnaies sont-ils des clients intéressants pour les fournisseurs d’énergies renouvelables, car ils peuvent assurer l’achat d’une quantité d’électricité qui serait pour ainsi dire perdue quand il n’y a personne pour en acheter. Les cryptomonnaies permettent donc de rentabiliser ces énergies. De plus, sache qu’on estime que le Bitcoin fonctionne à plus de 80% sur de l’énergie renouvelable (bien que le nucléaire soit pourtant l’énergie la plus écolo – si, si, je te jure – mais ce n’est pas le sujet de cet article).

Enfin, le but des cryptomonnaies est de limiter, voir supplanter, une partie du système bancaire. Système ô combien polluant lui aussi, puisque toutes les transactions et toutes les infrastructures nécessitent elles aussi des data-centers, des serveurs et tout ce qui va bien en matière de connectivité. Mais si demain nous disposons de monnaies dont les transactions vont dix, vingt ou trente fois plus vite, de façon décentralisée, sécurisée, sans dépendance à une organisation particulière ? Je ne suis pas certain qu’au jeu de qui à la plus longue, le fiduciaire soit gagnant sur ce terrain. Car rappelons aussi, qu’en plus de la lenteur des transactions et touti quanti, la production de monnaie a elle aussi un coût écologique important ! Extraction des métaux et minerais, traitement de ceux-ci, fabrication de la monnaie, etc. Sans parler de la monnaie fiduciaire numérique, c’est à dire celle qui se trouve sur vos comptes en banque et celle qui transite par les places de marché. Et quand on sait qu’un e-mail de 1Mo consomme à l’envoi autant d’électricité qu’une ampoule allumée 24 heures, ou que matter une heure de streaming vaut la consommation d’un frigidaire pendant un an, on ferait bien de balayer devant notre porte d’abord.

Bref, c’est un peu comme si un rhinocéros reprochait à une gazelle d’avoir un gros cul.

Guide du trader débutant (Oups ! J’ai glissé chef !)

À force d’écueil et de pertes, de documentation et de vidéos, je me suis établi une petite checklist pour m’aider à trader et investir tout en minimisant les risques. Je ne suis pas un expert et cette liste peut certainement être complétée, mais si tu suis ces conseils à tes débuts, tu éviteras déjà quelques déconvenues.

  • Documente-toi ! Pour ma part, pendant deux mois je me suis documenté presque tous les soirs sur le sujet avant de mettre le moindre euro. Hors de questions de mettre les pieds dans un investissement sans savoir de quoi il en retourne. Il en est de même dès lors que tu fais un placement long terme sur une cryptomonnaie en particulier.
  • Comme pour tout investissement à risque, ne mise que ce que tu es prêt à perdre.
  • À ce titre, commence petit : dans ta phase de découverte, démarre par exemple avec 100 €. Fais tes tests avec de toutes petites mises et regarde tes résultats en termes de pourcentage. Une fois que tu es à l’aise et que tu as plus de gains que de pertes, mise davantage.
  • Diversifie tes actifs : ne mets pas tout sur une seule cryptomonnaie. Certaines baissent quand d’autres montent, et les montées et descentes, quand elles sont généralisées, ne sont pas toutes du même pourcentage. En ce qui me concerne, un trade ou un placement n’excède jamais plus de 5% de mon capital total, à deux ou trois exceptions près.
  • Garde une poire pour la soif : je conserve toujours un pourcentage de mon capital en dollars (car c’est en dollar que ça se passe le plus souvent), afin de pouvoir racheter quand les cours ont baissé. Car si mon capital total a baissé, cela signifie que ma proportion en dollars devient exédentaire. Je rachète donc à la baisse à hauteur maximum du montant de cet excédent, si je pense qu’on a atteint le bas du creux et que le marché va remonter.
  • Commence en spot : c’est à dire directement en cryptomonnaies. Évite les produits financiers dérivés de type futures avec effets de levier.
  • Ainsi, exit les effets de levier du au début : il peut être tentant de se dire « si j’utilise mes 100 € avec un levier x20, je vais faire des gains sur une mise de 2000 € ». C’est oublier que les cryptomonnaies sont très volatiles et qu’une baisse du cours de 1% correspondra à alors 20% de ton capital en effet de levier x20. Sachant qu’en cryptomonnaie, une baisse de 10 ou 20% c’est quelque chose de courant (même si ça remonte après), ta mise sera vite liquidée.
  • Utilise de faibles effets de levier : quand tu seras à l’aise avec le sujet, tu seras peut-être tenté d’utiliser les produits dérivés et utiliser les effets de levier. Inutile de jouer les cow-boys ! Un effet de levier x2, x3 ou x5 est amplement suffisant. Garde en tête que si tu fais des gains, tu seras toujours un peu plus riche que la veille. C’est la somme de petits gains qui te rendra bénéficiaire, pas de jouer au yoyo avec ton capital. Les traders professionnels eux-même utilisent rarement des effets de leviers supérieurs à ceux évoqués.
  • Place des stop-loss : si trader fait partie de ta stratégie, place des ordres de vente à la baisse. Exemple concret : parfois, le marché corrige (comme cette semaine, à l’heure ou j’écris ces lignes), c’est-à-dire qu’il encaisse une forte baisse avant de reprendre une hausse (qui peut parfois se faire attendre). En Mai 2021, j’ai pris -60% sur mon capital total (capital total = quasiment le double de ma mise de mes débuts = mise de mes débuts + tous mes gains). Autant dire que ça m’a fait tout drôle. Si j’avais placé des stop-loss, j’aurai fait seulement 20% de pertes et j’aurai pu racheter une fois le bas de la chute atteint, soit beaucoup plus bas, avant que ça ne remonte ! En agissant ainsi, j’aurai finalement été rapidement gagnant.
  • Ne déplace pas tes stop-loss ! À chaque fois que tu fais cela, un cryptokitties meurt dans le métaverse. C’est la tentation qu’on a tous à nos débuts, se dire « allez, ça va remonter ». Si tes analyses t’ont poussé à mettre un stop-loss à un endroit, il y a une bonne raison. Un bon trader n’est pas un trader qui ne fait que des gains, mais un trader qui fait plus de gains que de pertes.
  • Ne te laisse pas gouverner par tes émotions. S’il y a quelque chose que j’ai appris grâce aux cryptomonnaies, c’est bien la gestion des émotions ! Les laisser faire, c’est prendre de mauvaise décisions.
  • Ne sois pas « attaché » à une cryptomonnaie. On peut avoir cette tentation quand un projet nous plaît. Or, l’émotion est ce qui nous fait faire des conneries. Reste factuel. Si un projet sympa sent le sapin, barre-toi et retire tes billes. Et si finalement ça monte, dites-toi qu’il vaut mieux que ça monte sans ton argent plutôt que ça descende avec lui.
  • Aussi, accepte les pertes : j’ai misé sur la cryptomonnaie $ALPHA en début 2021. Le projet était prometteur et la sauce montait plutôt bien. Mais le projet a rencontré plusieurs problèmes : un bearwhale (un investisseur qui pesait plusieurs millions de dollars et qui manipulait le marché) suivi d’un piratage de la société porteuse du projet (les détenteurs d’$ALPHA n’ont pas perdu d’argent, mais l’annonce a fait baisser le cours), suivi d’un maintien du prix artificiellement bas par l’équipe du projet (pour récupérer leurs pertes). Bref, j’aurais dû me barrer plus tôt que de rester en espérant que ça remonte. Cet argent aurait fructifié ailleurs.
  • De la même façon, attention à l’euphorie : ce n’est pas parce que tu enchaînes les trades gagnants que cela va continuer. La chance n’y est pour rien. Ce sont tes analyses qui sont probablement justes dans un marché qui va dans le même sens. Mais le marché peut en décider autrement, donc protége tes opérations.
  • Aies une stratégie et tiens-y-toi : sans stratégie, c’est comme tirer au hasard les yeux fermés. Statistiquement, ça finira forcément par toucher quelque chose. Mais à l’arrivée, tu auras perdu plus de balles que tu n’auras touché de cibles.
  • Intéresse-toi aux indictateurs de trading pour réaliser tes trades. Je te donne ici quelques uns de ceux que j’utilise (tu feras tes recherches) : figures chartistes, volumes, bandes de Bollinger, RSI, ATR et Heikin Ashi. C’est cadeau.
  • N’écoute pas Twitter, Discord et autres groupes Telegram : d’une part, il y a énormément de bullshit. Ensuite, les informations que tu y trouveras devront être systématiquement contre-vérifiées par tes soins. Un influenceur donne un signal ? C’est peut-être vrai, ou peut-être profite-t-il de son influence pour manipuler le cours. Recoupe ce signal par ta propre analyse. Évidemment, tout n’est pas à jeter ! Je suis moi-même abonné à quelques comptes Twitter et groupes Discord/Telegram sur le sujet. Mais avec le temps j’ai appris à trier les sources d’information pour ne conserver que celles qui ont fait leurs preuves et donnent une information claire (que je remets en question quand même).
  • Dans la continuité du conseil précédent : attention à la hype ! La cryptomonnaie qui était soi-disant liée à la série Squid Game en est un bon exemple. Mieux vaut louper une opportunité que de monter dans un avion qui va se crasher. Si tu as une stratégie, contente-toi de celle-ci. La hype n’y a aucune place. Elle peut toutefois attirer ton attention sur des placements potentiels, sous réserve que ça rentre dans ta stratégie. Rien d’autre.
  • Si tu trades, sois constant : si tu trades, alors dis-toi que c’est du travail. Et oui, même si les cryptomonnaies donnent parfois l’impression que l’argent pousse dans les arbres, on a jamais vu un maraîcher se contenter de ramasser ses fruits pour gagner de l’argent. Trouver le bon signal d’achat peut parfois prendre plusieurs heures. Faire un total de gains significatif sur le long terme, c’est une activité du quotidien. Pour ma part, les événements de la vie font que je n’ai pas foutu grand-chose depuis septembre. Et bien si le capital que je hold se porte bien, autant te dire que niveau trading c’est pas fifou en termes de gains. Si tu holdes (investissement sur le long terme), tu peux laisser tes cryptos dormir sur ton wallet et n’y aller que de temps en temps.
  • Vise petit : si tu trades, ne recherche pas les pourcentages à deux chiffres au début. Cherche plutôt à cumuler de petits gains avec de nombreux trades.
  • Donne-toi un objectif quotidien : cet objectif n’est pas l’objectif à atteindre coûte que coûte, ça serait prendre des risques démesurés les jours où le marché est morose. Non, il s’agit de l’objectif à partir duquel on se dit « ok, j’ai fait ma journée, je raccroche jusqu’à demain ». Autrement, gare à l’effet casino. Pour ma part, mon objectif quotidien est un pourcentage à un seul chiffre, de mon capital total. Je te laisse faire le calcul de ce que ça peut donner sur trois ans.
  • Fais des pauses longues : quand on trade, c’est vite prenant. Alors pour ma part je me suis donné comme règle de ne jamais trader le week-end. Ça t’évitera d’avoir les yeux rivés sur votre smartphone tandis que Madame/Monsieur et les enfants, ou tes potes, ont besoin de toi. Et ça t’évitera l’épuisement.
  • Si tu suis ces conseils, alors tu n’auras aucun mal à suivre le suivant : fous la paix à votre téléphone, bordel ! Pour ma part, je me suis rapidement aperçu que mon smartphone m’avait happé. J’ai donc commencé à poser des règles pour que ce ne soit plus le cas. Ce que tu holdes peut bien baisser, si tu as bien bossé, ça remontera tôt ou tard. Et ce que tu trades peut bien chuter, si tu as placé correctement tes stop-loss, alors la perte restera négligeable et tu feras mieux un autre jour.
  • Un trade perdant n’est pas forcément un mauvais trade : le marché n’est pas qu’une question d’analyse des graphiques et des indicateurs. De nombreux facteurs peuvent influencer un cours et même sans ça, le marché peut parfois prendre des directions innatendues. Bref, garde confiance.
  • À l’inverse, un trade gagnant n’est pas forcément un bon trade : j’ai démarré durant une période haussière (bullrun, dans le jargon). Autant dire que durant cette période, trader c’est comme être un taliban tirant au hasard dans un village qu’il vient d’envahir. Beaucoup de balles feront mouche. Essaye la même stratégie dans le désert : avec beaucoup de bol, tu butteras un lynx ou un caracal pour ton dîner.
  • Sois humble : c’est le marché qui mène la danse, pas toi. Parfois tu gagneras à répétition comme je l’ai vécu en Juin et en Juillet, parfois tu enchaineras les pertes comme ça m’est arrivé en Août dernier. Sache t’en tenir à ta stratégie, mais aussi la remettre en question et l’améliorer régulièrement.

Si sur le long terme tu fais plus de gains que de pertes, c’est que tu es sur le bon chemin !

Bilan

Au terme de bientôt un an et demi, le bilan est financièrement mitigé, personnellement très riche. Financièrement, parce que j’ai fait des erreurs qui font qu’aujourd’hui, j’ai moins que mon capital de départ, alors que j’étais parvenu à presque doubler celui-ci. Je me dis que c’est le coût de l’apprentissage, mais une perte n’est jamais agréable. Je le vis toutefois avec détachement, car j’ai désormais une stratégie qui a fait ses preuves et je sais que la perte sera largement compensée.

En terme d’enrichissement, c’est tout un univers qui s’est ouvert à moi ! J’ai mis le doigt dans le sujet pour l’argent, on ne va pas se mentir. Le bras et tous le reste y sont passés parce que je me suis vraiment pris de passion pour les projets blockchains et pour le trading. Au travers de cette activité, j’ai découvert une façon d’exploiter ma capacité atypique d’analyse. Je me suis finalement auto-formé au trading et je suis confiant pour la suite. Entrer dans cet univers m’a tellement passionné que je suis en train de développer un side project lié à celui-ci, mais je ne m’étalerais pas dessus sur mes blogs.

Le trading m’a également poussé à apprendre de nombreux concepts d’économies, mais surtout la gestion de mes émotions, qu’elles soient positives ou négatives.  En cela, ça a eu un impact sur l’ensemble de ma vie, car j’ai appris à prendre du détachement sur ce qui arrive. J’ai donc aussi gagné en prise de recul.

C’est donc un bilan en demi-teinte, quoique je reste très positif pour la suite et content de tout ce que j’en ai retiré. L’étape suivante, à présent, c’est d’en retirer de l’argent. On est pas là pour cueillir des paquerettes.

Disclaimer : les propos et opinions exprimés dans cet article n’engagent que moi et ne doivent en aucun cas être considérés comme des conseils en investissement. Je ne saurai que trop t’inviter à effectuer tes propres recherches avant toute décision d’investissement.

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René DROUIN

Auteur d'anticipation, blogueur et créatif touche-à-tout, catho tradi, entrepreneur, THPI. Chasseur de woke et de droitard formolé à mes heures perdues. Mi-ours, mi-panda et re-mi-ours derrière.

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