Pour vous comme pour les autres : osez le désencombrement !

Par , Le 16 août 2016 (Temps de lecture estimé : 6 min)

Aujourd’hui j’ai envie de vous parler du désencombrement. Je n’ai jamais été un grand consumériste et pourtant, comme tout le monde, j’achète et je consomme. Et si je vous dis que vous pourriez vous séparer de plusieurs mètres cubes d’objets sans qu’aucun ne vous manque ?

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Ce n’est pas nouveau, je suis un maniaque du rangement. Je ne suis pas très à cheval sur les poussières, mais je déteste que quoique ce soit ne déborde sans raison. Ainsi depuis plus de dix ans, je fais plusieurs grands tris chaque année. Mais récemment mon dernier tri s’est montré plutôt pauvre, car c’est tout simplement l’aboutissement de dix années d’anti-consumérisme. C’est donc l’occasion de vous expliquer pourquoi, ce que vous avez à gagner d’en faire autant, et comment vous y prendre.

Et les choses m’ont pris

À la façon de la chanson de Goldman ou des répliques du film Fight Club, j’ai toujours fait attention à mes habitudes de consommateur et ce depuis mes plus jeunes années. Je n’ai jamais été un grand dépensier. Et pourtant, on entasse, on amasse, on range, on classe : au final ce sont plusieurs bibelots qui viennent remplir nos étagères et plusieurs cartons pleins qui dorment au garage. Chaque déménagement est toujours plus cher que le précédent, l’action d’entasser ayant fait son œuvre.

Par ailleurs, les gens ont souvent énormément de mal à faire le premier pas vers le désencombrement. C’est bien la preuve que l’entassement a une véritable emprise.

Une démarche écologique

Sur ces deux dernières années je me suis amusé à noter le volume de ce dont je me suis délesté. En vous rappelant que je fais un tri régulier depuis des années et que je ne suis pas un gros consommateur, avez-vous une idée du volume évacué en seulement deux ans ? C’est du délire : plus de trois mètres cubes ! Je vous laisse imaginer sur dix ans. Et très honnêtement, de tout ce dont je me suis séparé, je ne suis pas capable de me souvenir de plus d’une vingtaine d’objets.

Mais ce sont les effets du désencombrement : on éprouve davantage le besoin de libérer l’espace qui nous entoure et on achète de façon plus consciente. Au final, les achats deviennent plus ciblés et on apprend à faire avec ce que l’on a. Quant à ce dont on se sépare, ça peut être réutilisé par d’autres plutôt que d’acheter du neuf. Il y a donc une démarche véritablement écologique dans le fait de désencombrer.

Penser aux autres

Mais faire le vide n’est pas seulement une action pour soi. Il ne s’agit pas de vivre une ascèse religieuse. Le désencombrement, c’est aussi reconnaitre que nous avons ce qu’il faut pour vivre et que notre surplus peut être utile à d’autres. Donner de l’argent n’est pas dans les moyens de tous, mais vous allez être surpris du volume d’objets dont vous pouvez vous séparer, une fois la lecture de cet article terminé. Le désencombrement est donc un excellent moyen de faire acte de charité et de faire plaisir.

Saviez-vous que la classe moyenne française fait partie des 25 % de gens les plus riches de la population mondiale ? Je ne retrouve malheureusement plus la source de cette information, mais elle a de quoi de faire réfléchir quand on sait que même des membres de cette frange de la population ont parfois du mal à boucler leurs fins de mois. On comprend donc que générosité et solidarité sont les seules choses auxquelles de nombreuses personnes se raccrochent pour envisager leur survie.

Feng-shui time

En ce qui me concerne, j’ai commencé le désencombrement avec un bouquin de feng-shui voilà dix piges (La purification de l’espace ou le Feng Shui de l’intuition, par Lucy Harmer), dont un passage explique comment les objets qui ne servent plus nous nuisent. Sa méthode est simple, passez en revue tous vos objets (tiroirs et placards inclus) et posez vous ces quelques questions :

  • Est-ce que j’aime beaucoup cet objet ? Si oui, peux le garder, si non, je passe à la question suivante.
  • Est-ce que c’est utile et en ai-je vraiment besoin ? Si la réponse est non, je m’en débarrasse, si c’est oui, question suivante.
  • Est-ce que je l’ai utilisé au cours de l’année passée ? Si c’est non, je m’en sépare, si c’est oui, je peux le conserver.

J’utilise cette même méthode pour faire du tri dans mon ordinateur. Les objets dont il est alors question de se débarrasser vont ensuite se retrouver dans l’une de ces situations :

  • Cadeau : pour les offrir à des personnes à qui ils seront utiles.
  • Dons : Emmaüs, Association des Paralysés de France et autres organisations caritatives se feront un plaisir de les récupérer. Dans certaines circonstances, ils peuvent même venir les chercher chez vous. Par ailleurs, ces organisations participent souvent à l’insertion de personnes en situation difficile en les employant.
  • Poubelle et déchèterie.
  • Transit : il s’agit d’un carton avec les objets qu’on souhaite conserver, mais qui ne sont plus à leur place ou qui sont en attente d’être vendus. Pour ma part, si un objet reste plus de 4 ou 5 mois en transit il est offert ou donné lors d’un tri ultérieur. Idem si au bout d’un mois, je ne me souviens plus de ce que j’ai mis dans ce carton.

Et parfois, des choses qui nous semblaient logique de garder lors d’un premier tri sont évacuées à l’occasion d’un second, le temps de se faire à l’idée. Depuis trois ans, j’ai ajouté une nouvelle règle : exceptés les livres (et le matos pour bébé depuis peu), pour chaque objet nouvellement acquis (achat, cadeau, récupération, etc.) je me débarrasse d’un autre en me posant les questions précédemment citées. Ca a mis fin à l’entassement. Ainsi vais-je chez Emmaüs tous les 3 mois environ, les bras plus ou moins chargés. Si bien qu’à force de tri, en plus d’appliquer la méthode de Lucy Harmer, je me suis retrouvé voila peu à ne plus avoir grand chose à me débarrasser.

Vers la simplicité volontaire

Dans une société où posséder toujours plus est la norme, il est vrai que la démarche peut surprendre. Et pourtant, il s’agit d’un retour à l’essentiel. Désencombrer permet de tourner la page de certains souvenirs difficiles liés à des objets, de regagner de l’énergie en faisant de la place autour de soi et le ménage dans sa tête. Finalement, après avoir fait le tri on respire, on se sent mieux, un peu comme après avoir lâché sa brique au petit matin. Blague mise à part, la simplicité volontaire illustre parfaitement cette opposition à notre société, dans la mesure où c’est un acte choisi.

Choisir de désencombrer est un vrai cheminement intérieur. Très souvent, celui-ci est associé à d’autres choix de vie alternatifs qui nous placent en décalage avec le monde. Mais en harmonie avec nous-même.

Pour aller plus loin : un dossier sur le désencombrement.

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René DROUIN

Auteur d'anticipation, blogueur et créatif touche-à-tout, catho tradi, entrepreneur, THPI. Chasseur de woke et de droitard formolé à mes heures perdues. Membre de Re:Possession. Mi-ours, mi-panda et re-mi-ours derrière.

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