Les gens ont gobé l’annonce du désastre comme un éclair au chocolat

Par , Le 15 octobre 2018 (Temps de lecture estimé : 3 min)

Ce week-end, c’était la marche pour le climat. Évidement soucieux de notre avenir, je ne crois pourtant pas aux actions de ce type. Dans le même temps, j’ai revu « Tomorrowland », qui nous donne une leçon à ce sujet.

« Tomorrowland », ou « À la poursuite de demain » en Français, est un film sorti en 2015 avec pour têtes d’affiche George Clooney et Hugh Laurie. Le film est rafraîchissant, présente tout un univers qui ne demande qu’à être exploré et développe une vision très optimiste de l’avenir. Mais le lancement du film a été un foirage complet, car non seulement la communication a été mauvaise, mais l’histoire sort pas mal des sentiers battus.

Ce film est pourtant une petite pépite, tant sur la direction artistique que sur le scénario. Tandis que je ne l’avais pas revu depuis fort longtemps, j’ai redécouvert ce passage qui m’avait marqué quand je l’avais vu au cinéma. Il s’agit d’une intervention de l’antagoniste du film, David Nix joué par Hugh Laurie, que je rejoins dans sa réflexion. Puisque le message est fort et qu’il m’a été impossible de la retrouver en ligne dans sa version française, je m’en suis donc chargé.

« Imaginez. Vous pouvez voir le futur et vous êtes terrorisé par ce que vous voyez, comment réagissez-vous ? Vous vous tournez vers qui ? Les hommes politiques ? Les grands industriels ? Et comment les convaincre ? Avec des données, des chiffres ? Bonne chance… Les seuls chiffres qu’ils ne contestent pas sont ceux qui alimentent la pompe à dollars et les rouages du système. Mais maintenant imaginez qu’il soit devenu possible de supprimer les intermédiaires, et d’implanter directement l’idée du désastre annoncé dans le cerveau des gens. La probabilité de l’anéantissement général ne cessait pas de progresser. La seule façon de l’empêcher, c’était de le montrer pour provoquer un sursaut salutaire. Car, enfin, quel être humain normalement constitué ne se sentirait pas mobilisé à l’idée que tout ce à quoi il tient tant dans la vie va disparaître ? Pour sauver la civilisation, j’allais montrer son anéantissement. Et comment croyez-vous que les gens aient réagi à une telle perspective ? Comment se sont-ils comportés à l’annonce de l’imminence du désastre ? Ils l’ont gobé, comme un éclair au chocolat. Loin de redouter leur propre fin, ils l’ont recyclé. Ils s’en repaissent dans les jeux vidéos, les émissions de télé, les livres, les films… Résultat : soudain, le monde entier vénère l’apocalypse, et se rue dans les bras du néant avec une joyeuse inconscience ! Et pendant ce temps-là, votre Terre commence à pourrir sous vos yeux, et les gens à mourir simultanément : les uns d’obésité, les autres de faim. Si quelqu’un est capable de m’expliquer ça, ça m’intéresse ! Les papillons et les abeilles disparaissent, les glaciers fondent, les algues prolifèrent… Partout les signaux sont au rouge, le canari meurt au fond de la mine, et malgré cela personne sur Terre ne réagit. Pourtant, à tout moment, il est possible d’œuvrer pour un avenir meilleur, mais personne ne veut plus y croire ! Et comme personne ne veut plus y croire, personne ne fait rien et le cauchemar devient réalité. Alors vous ronchonnez contre cet affreux futur, et vous vous installez dans la catastrophe, et cela pour une seule raison : parce que ce futur n’exige rien de vous à l’heure qu’il est. Alors oui, nous avons vu l’iceberg. Nous avons alerté le Titanic. Mais vous avez continué à foncer droit dessus à pleine vapeur. »

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René DROUIN

Auteur d'anticipation, blogueur et créatif touche-à-tout, catho tradi, entrepreneur, THPI. Chasseur de woke et de droitard formolé à mes heures perdues. Mi-ours, mi-panda et re-mi-ours derrière.

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