Captain America : Civil War, ou les vengeurs de bac à sable

Par , Le 29 mai 2016 (Temps de lecture estimé : 6 min)

Je suis depuis longtemps un grand fan du Marvel Cinematic Universe et c’est toujours un réel plaisir de découvrir chaque nouvel opus. J’avais donc de grandes attentes en m’apprêtant à regarder le dernier volet de Captain America : Civil War. Mais malheureusement, il en fut autrement.

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Le synopsis annonçait du lourd, à l’instar de l’histoire des comics. Après le second volet des Avengers, Steve Rogers forme une nouvelle équipe dont il prend la tête. Suite à un énième incident de grande ampleur, des civils font les frais des combats des Avengers. L’ONU décide alors d’imposer un ultimatum à ces derniers : passer sous son autorité ou prendre leur retraite. Tony Stark et quelques autres approuvent la mesure, voyant là une façon d’éviter les dérives. Captain la rejette, soutenu par ceux n’ayant pas pris le parti de Stark, estimant que c’est un affront à leur liberté. En parallèle, Bucky fait des siennes puisqu’il est accusé de nouveaux crimes et l’arrivée des personnages Black Panther et Spiderman nous promet un affrontement des plus mémorables.

Ca, c’est la promesse qui nous est faite sur le papier. Ou plutôt, dans le trailer. Dans les faits, le résultat est très différent et les frères Russo nous servent une soupe à la saveur bien fade.

Adieu profondeur, bonjour humour potache

Le fond du problème qui nous est annoncé est une lutte pour la liberté et un combat contre le contrôle absolu que souhaite exercer l’ONU. Sujet très proche de Captain America : Le soldat de l’hiver, on était donc dans l’attente de quelque chose d’encore plus grandiose en matière de narration et de scénario. Dès le trailer, mon allégeance est allée vers la Team Captain. C’était sans avoir vu le film puisqu’une fois le décors planté, on nous met face à un choix beaucoup plus rationnel : les Avengers sont allés trop loin sans se soucier ni des conséquences touchant de nombreux civils, ni des lois internationales qui régissent ce type d’opérations. On leur propose donc de mettre un peu d’ordre dans leur façon d’agir, sans quoi ils sont tenus de se retirer. En gros, ils continuent de faire ce qu’ils font, mais uniquement avec l’aval de l’ONU. Et comme le dit Natasha : mieux vaut garder une main sur le volant et freiner quand il est encore temps, que de ne plus rien maîtriser du tout. Du coup, très loin du Captain America que nous connaissons rempli des valeurs patriotiques et chrétiennes, on a affaire à quelqu’un qui agit sous le coup de l’affect sans rien vouloir entendre. Pour ma part, désormais ça serait Team Iron Man.

Ainsi, la profondeur du film disparaît totalement par ce choix purement rationnel et est troquée par quelques notes d’humour potache ici et là qui ne seront pas sans nous faire sourire. L’humour est une chose courante dans les films Marvel, mais s’ajoutant à l’absence de fond il fait alors de Civil War un simple blockbuster pour la famille. Car l’humour est pour beaucoup dans le rythme du film, le sujet d’origine ayant été totalement vidé de sa substance.

Bucky et les contradictions du Captain

Mais alors, pourquoi se battent-il ? Et bien il s’agit de Bucky. Bucky a été chopé à faire le con (on apprendra plus tard que finalement ce n’est pas lui) et Captain veut le défendre quoi qu’il en coûte afin de lui éviter un sort funeste. Rappelons que Bucky est un peu considéré comme « bon à abattre » par les collègues du Captain tandis que ce dernier fait fi de toutes ses actions passées. Alors quand il s’agit de l’attraper pour le placer entre quatre murs ou entre quatre planches, la Team Iron Man fait clairement comprendre au Captain de rester à sa place vu que celui-ci est sensément à la retraite. Mais pour le Captain, la loyauté ça n’a pas de prix, à tel point qu’il aurait pu servir d’illustration pour une pub Master Card. Du coup, vas-y que je m’en mêle quand même, en mettant un bordel monstrueux au passage, évidemment.

C’est la que le personnage de Steve Rogers est rempli de contradictions. Alors que ce dernier a toujours reproché à Stark de la jouer solo ou de prendre des décisions de façon irrationnelle, lui-même a préféré cacher son ami d’enfance en sachant le danger qu’il représentait pour les autres malgré lui. Loin du Captain America dont nous avons l’habitude, nous avons là un personnage sans charisme et qui semble totalement à côté de la plaque du début à la fin. Toutefois, la très récente révélation au sujet du Steve Rogers des comics, comme quoi il serait en réalité un agent dormant de Hydra, pourrait apporter un éclairage nouveau sur le film si cela est avéré dans le Marvel Cinematic Universe.

Ce point de détail mis de côté, Tony Stark n’a rien à lui envier car il semble être une épave, avant de se transformer en véritable machine à tuer en découvrant une triste vérité au sujet de Bucky.

Spiderman, la bonne surprise du film

Deux nouveaux personnages font leur apparition dans le Marvel Cinematic Universe : Black Panther, qui en fait ici ne sert pas à grand chose, ainsi que Spiderman. A l’annonce de Tom Holland pour succéder à Andrew Garfield, j’avais personnellement émis de gros doutes à son égard. Pourtant, dès les premières secondes Holland sait prendre la place de Peter Parker et nous fait oublier la très bonne prestation de Garfield dans les The Amazing Spiderman. Beaucoup plus proche du Peter Parker des comics, on regrettera que ce dernier n’ait pas eu un peu plus de place dans le scénario. En dehors de donner un peu trop dans le « oui, monsieur Stark », c’est à mon sens la bonne surprise du film qui donne un petit vent de fraîcheur tandis que le film reste long et monotone.

Niveau bac à sable

Clairement, Marvel nous a habitué à bien mieux au cours des années passées. En commençant avec Iron Man en 2008, la firme a su enchaîner les succès et monter en puissance. On se remémorera les derniers Avengers et Captain America ou encore l’excellent Les Gardiens de la Galaxies. On fera l’impasse sur Iron Man 3, sans être trop dur avec pour autant. Mais cet Avenger 2.5 est long, médiocre et monotone. S’il n’y avait pas eu l’humour et Spiderman, il aurait pu être carrément chiant. Certains auront remarqué que je ne parle pas de l’affrontement dans ma critique : tout simplement parce qu’il n’y a rien à en dire tant ces dix minutes frisent le ridicule. En bref, il est à espérer que Civil War n’est qu’une simple erreur de parcours de la part de Marvel.

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René DROUIN

Auteur d'anticipation, blogueur et créatif touche-à-tout, catho tradi, entrepreneur, THPI. Chasseur de woke et de droitard formolé à mes heures perdues. Mi-ours, mi-panda et re-mi-ours derrière.

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